Assurance chômage : les changements en 2023 à connaître pour votre projet professionnel
10/03/2023
Dernière modification : 05/04/2023 | Temps de lecture : 4 mn | Par : La rédaction
Pour mon premier article dans “le coin focus”, je vais aborder un sujet ô combien d’actualité, pour ma nouvelle vie d’indépendante mais pour toutes les personnes qui sont en cours ou qui amorcent un changement professionnel et comptent passer par la case départ : pôle emploi.
Tout d’abord, un petit retour dans le passé …
La grande démission
Les chiffres de 2022 sont impressionnants, pas moins de 2 000 000 personnes ont démissionné durant l’année. Une hausse de plus de 10% a été constatée en comparaison à 2021. Ce qui l’est encore plus, c’est que 90% des personnes démissionnaires étaient en CDI. On nous rassure en précisant que le taux de 2022 n’est pas plus élevé que celui de début 2008 et que 6 mois après avoir claqué la porte de leur dernier emploi, bon nombre avait retrouvé un nouvel emploi.
Les grands motifs invoqués de cette démarche volontaire :
- les carrières qui piétinent,
- le manque de considération de sa hiérarchie,
- les salaires trop bas
- le manque d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Le mood post covid est semble-t-il toujours d’actualité et l’envie de liberté, de changement et d’alignement de ses valeurs est de plus en plus ancrée.
Parmi ces changements, beaucoup de personnes se sont tournées vers l’entrepreneuriat. Autour de vous, vous connaissez sûrement des proches, des anciens collègues qui ont sauté le pas.
La création d’entreprise
Même si des mesures sont venues améliorer la condition, l’accompagnement des créateurs d’entreprise (ou repreneurs d’entreprise) depuis déjà quelques années, cette démarche reste néanmoins l’un des parents pauvres du retour à l’emploi.
Le dispositif “démission pour création d’entreprise” fait de l’œil en apparence, mais en creusant un peu plus il s’avère beaucoup moins facile d’y être éligible. Tout d’abord parce que vous devez avoir travaillé 1.300 jours sur les 5 dernières années (soit 5 ans sans interruption de contrat), que vous devez avoir un contrat en CDI (à temps plein ou à temps partiel) jusque là tout va bien. Et pour finir vous devez avoir un projet de création d’entreprise réel et sérieux.
Facile me direz vous ! Pas tant que cela, en tout cas pas tant que cela pour toutes les personnes qui souhaitent prendre ce chemin.
C’est là qu’intervient “mon CEP”, le conseiller en évolution professionnelle. Ce service est gratuit. Il s’adresse aux salariés et aux travailleurs indépendants. Des professionnels vous accompagnent dans la définition de votre projet professionnel et dans la constitution du dossier qui sera soumis à la commission en vue de son rejet ou, je vous le souhaite, son acceptation. Mon petit conseil, n’hésitez plus, sollicitez le !
On y arrive …
Ce qui change en 2023
Passée presque inaperçue, la loi 2022-1598 du 21 décembre 2022, portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi, le décret n° 2023-33 du 26 janvier 2023 relatif au régime de l’assurance chômage, publié au JO du 27 janvier 2023, a aménagé les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi.
La durée d’indemnisation maximale, qui était avant d’un nombre total de 730 jours, se voit réduite de 25% et est donc portée à 548 jours.
Pourquoi une réforme de l’assurance chômage me direz vous ? Pour entre autres :
- lutter contre le recours abusif aux contrats courts avec notamment l’instauration d’un bonus-malus sur les cotisations chômage pour les entreprises afin de les inciter à embaucher sur des emplois de longue durée ;
- inciter à l’emploi en faisant en sorte que le travail paye plus que l’inactivité en établissant de nouvelles règles d’indemnisation ;
- renforcer l’accompagnement des demandeurs d’emploi avec le recrutement de 1 000 nouveaux conseillers par Pôle emploi et la mise en place de nouveaux modèles d’accompagnement.
Elle doit également permettre de réaliser des économies. Entre 2009 et 2019, le régime d’assurance-chômage a connu un déficit moyen de 2,9 milliards d’euros par an. Du fait de la bonne conjoncture économique, le régime d’assurance-chômage serait revenu à une situation excédentaire en 2022, avec un solde estimé à 4,4 milliards d’euros, selon les dernières prévisions financières de l’Unédic.
La nouvelle réforme de l’assurance-chômage mise en place depuis le 1er février 2023 a un tout autre objectif, celui de répondre aux difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises depuis la crise du Covid-19 et de favoriser le plein emploi. par les entreprises depuis la crise du Covid-19 et de favoriser le plein emploi.
Les évolutions à venir
L’aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE) évolue pour les fins de contrat de travail à compter du 1er juillet 2023. Cette aide est accordée aux créateurs ou repreneurs d’entreprise bénéficiant de l’exonération de cotisations sociales (ACRE pour les demandeurs d’emploi, allocataires de minima sociaux, etc.).
L’aide est constituée au choix, soit de :
- maintien de l’indemnisation chômage qui peut être cumulée avec les revenus de la nouvelle entreprise,
- du versement d’une aide en capital.
Cette aide est calculée en fonction des droits à l’allocation chômage dont le demandeur d’emploi peut bénéficier. Aujourd’hui, elle est égale à 45% du capital correspondant aux droits à l’indemnisation chômage. Ces 45% se voient divisés en deux. La première moitié sera versée à la création d’entreprise et l’autre moitié, six mois après (sous couvert que votre société soit toujours en activité).
A partir du 1er juillet 2023, le montant de l’aide sera porté à 60%, passant de 45% aujourd’hui à 60% du capital des droits à l’indemnisation chômage.
Conclusion
Que vous soyez ou deveniez demandeur d’emploi dans les prochaines semaines ou mois, que vous ayez le projet de trouver un emploi qui réponde plus à vos attentes actuelles ou que vous ayez envie de goûter à LA grande aventure entrepreneuriale, gardez en tête ces changements importants pour vous et votre projet professionnel quelqu’il soit.